La mort du cygne

Parfois on voit une cygne remonter la rivière et venir nous faire un coucou dans le port qui est loin de leur lieu de vie. Ils se nourrissent et se reproduisent sur les herbier de l'estuaire à plus d'un km de là. Parfois ils sont en couple et trainent une à deux semaines entre les bateaux.

Il y a qq années je me réjouissais de les voir investir le port mais au fil du temps j'ai compris (et d'autres personnes me l'ont confirmé) qu'ils venaient s'isoler de leur  groupe pour venir mourir dans un endroit calme.

Et bien souvent on finit par retrouver une dépouille qui se déplace au gré des marées. Cela m'a m^me permis d'observer une cistude (c'est rare) qui se nourrissait de la carcasse.

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C'est celui en premier plan qui est en fin de vie (son bec est en partie décoloré) Sinon rien ne semble annoncer sa fin toute proche.

C'est pathétique d'observer que le couple reste uni jusqu'aux derniers jours. Les oiseaux nous donnent parfois de belles leçons de vie.

Incroyable ...... c'est à la fois extrêmement touchant et triste mais c'est tellement beau en fait une belle leçon de vie pour nous humain en effet

J'en ai des frissons. Merci pour le partage.

J’ai de nouveau appris quelque chose aujourd’hui, le bec décoloré c’est signe que c’est un sujet âgé ? Merci pour le partage Mike

Karine a écrit:

, le bec décoloré c’est signe que c’est un sujet âgé ? Merci pour le partage Mike

Pas forcément ...c'est la 1° x que j'observe ce détail sur un cygne. Et à part un tonus légèrement plus bas que son (sa?) partenaire  c'est le seul point qui allait dans ce sens.

J'ai pris du temps à bien les observer mais au niveau plumage rien ne laissait apparaître un souci (comme la plus part des cas).

L'autre partenaire reste parfois encore qq jours sur le site et puis il disparaît. Je suppose qu'il va rejoindre son groupe en aval.

C'est sympa que tu puisses assister à ce spectacle.
Certes c'est triste mais c'est aussi la dure loi de la nature et peu d'oiseaux dans le milieu naturel peuvent rêver mort si douce.
Beaucoup finissent dans l'estomac d'un autre
Et puis, les cygnes sont de plus en plus nombreux depuis qu'ils ont été introduits en Europe, et ils posent pas mal de soucis dans certaines zones humides

C'est sympa que tu puisses assister à ce spectacle.

Nous avions fait le choix de venir vivre ici pour être proche de la nature et chaque jours celle ci nous  fait des cadeaux. Après ce n'est pas sans contraintes. Comme  avoir des chasseurs autour (surtout ceux qui tirent les grives sont pénibles), être  souvent en bagarre avec les moustiques, les frelons dans l’assiette, les araignées sur les murs, le gros boulot que représente un terrain arboré etc ...  

Et puis, les cygnes sont de plus en plus nombreux depuis qu'ils ont été introduits en Europe, et ils posent pas mal de soucis dans certaines zones humides

Je confirme, sur le bassin d'Arcachon j'ai vu le premier couple il y a environ quarante ans et actuellement c'est entre 60 et 80  cpl qui peuplent la zone du delta de la rivière.

Les haut fonds vaseux  et leurs végétaux qui les couvrent  sont des niches écologiques fort denses qui sont pourvoyeuses de ressources alimentaires pour les poissons. Les cygnes y font  leur marché et dénudent la zone

Encore une fois il est utopique de prétendre que l'homme ne doit pas intervenir sur la faune sauvage. Les sangliers (en partie hybridé avec les cochons) qui détruisent tout, les ragondins (détruisent les digues), les grenouilles taureaux (bouffent tout), les écrevisses américaines  (là on ne peut plus rien faire) , les tortues de Floride (préjudiciables aux cistudes européennes), les cormorans (pilleurs de poissons),  les pies (elles sont apparues il y a une dizaine d'années), les lapins (gros souci avec eux sur l'île aux oiseaux)  

Voilà c'est juste  une petite liste (d'un observateur lambda)  comme déséquilibres de densité de population où il faudrait intervenir rapidement.

Eh oui, l'homme a un tel impact sur son environnement que pour "compenser' les dégâts ça semble nécessaire d'agir dans les derniers îlots de nature... pas mal d'espèces posent souci, surtout les invasives qui ne sont pas originaires d'un site et qui y sont introduites avant de proliférer.
Dilemme: ces espèces ne sont pour rien dans leur implantation et c'est dur de justifier leur régulation / extermination ensuite. Quand il s'agit d'une écrevisse de louisianne ou d'une grenouille taureau, ça passe aux yeux du grand public, mais il y a des espèces "sympathiques" où c'est plus dur...

Je l'ai vu cet été avec les goélands qui dévorent oeufs et poussins d'huitriers, sternes et gravelots sur le banc d'arguin (mais en même temps il n'y a plus de seiches ni de crabes en quantité suffisante et il faut bien qu'ils mangent) et contre lesquels c'est délicat de prendre une décision de régulation (pourquoi favoriser une espèce au détriment d'une autre dans une réserve ?).

Je travaille sur la perruche à collier cette année et c'est terrible car ce bel oiseau plaît beaucoup, au risque qu'on oublie son agressivité à l'encontre de la faune locale. Du coup la régulation n'est pas prête d'être envisagée (en plus c'est super compliqué). Tant pis pour les sitelles, merles, pics, chauves souris...

Quel est le problème que tu as constaté avec les lapins ? Pour cette espèce, la préoccupation est plutôt inverse en général, le lapin de garenne est en déclin dans certaines zones géographiques à cause des maladies, comme en Camargue

Merci Mike pour le partage cette nature... toujours étonnante !


Ésowill tu dis travailler sur les perruches à collier ? Que fais tu ?

Je suis à Montpellier en dernière année de master d'écologie et j'en ai profité pour monter un projet avec la mairie. en fait je vais réaliser une étude préliminaire des populations de perruches à collier de montpellier (combien sont elles, comment se reproduisent elles, quelle est la dynamique de la population...)
Il y a plein de questions auxquelles je vais chercher à répondre. ca constitue mon apprentissage et après moi il y aura sans doute une thèse pour étudier les impacts de l'espèce et ça aboutiera peut-être dans quelques années à des décisions de régulation... ou pas si il n'y a pas d'impact

Oh génial ! Je suis en L2 de bioenvironnement aussi sur rouen mais je ne sais pas encore vraiment dans quelle branche me mettre... comment se nomme ton master ?

Ésowill a écrit:

Je suis à Montpellier en dernière année de master d'écologie et j'en ai profité pour monter un projet avec la mairie. en fait je vais réaliser une étude préliminaire des populations de perruches à collier de montpellier (combien sont elles, comment se reproduisent elles, quelle est la dynamique de la population...)
Il y a plein de questions auxquelles je vais chercher à répondre. ca constitue mon apprentissage et après moi il y aura sans doute une thèse pour étudier les impacts de l'espèce et ça aboutiera peut-être dans quelques années à des décisions de régulation... ou pas si il n'y a pas d'impact

Ca ne saurait tarder, en Espagne certaines communes ont déjà commencé, abattage en masse des perruches à collier ,comme pour nos pigeons en france

Quel est le problème que tu as constaté avec les lapins ?

Il y a encore cinquante ans j'ai connu l'île au oiseaux (au centre du bassin) couverte avec qq dizaine d'arbres. Les tempêtes les ont détruits (1999, 2009 ) et n'y a pas eu de jeunes qui ont pris la relève.

Entre temps (les chasseurs ?) y ont introduit des lapins qui ne connaissent pas de prédateur. Tous les jeunes pins qui sont plantés sont attaqués et ne peuvent survivre.

On n' est pas certain que sur le moyen/long terme cette île pourra subsister sans arbre.

Kawai a écrit:

Oh génial ! Je suis en L2 de bioenvironnement aussi sur rouen mais je ne sais pas encore vraiment dans quelle branche me mettre... comment se nomme ton master ?

Je suis en master IEGB (Ingénierie en Ecologie et Gestion de la Biodiversité). C'est le meilleur master en écologie au monde selon le classement de shangaï, car nous avons des profs qui comptent parmi la pointe des chercheurs en écologie
Voilà j'ai fait ma petite pub, mais si tu cherches un vrai master professionnalisant et avec une ouverture d'esprit juste énorme je ne peux que le recommander, quel que soit l'orientation que tu cherches (le master forme des experts naturalistes, des gestionnaires, des chercheurs et des doubles compétences). Il faut par contre une grosse motivation pour y entrer et une expérience dans le monde professionnel conséquente ou en asso.
Bref si tu veux des infos tu peux venir en mp

Karine a écrit:

Ca ne saurait tarder, en Espagne certaines communes ont déjà commencé, abattage en masse des perruches à collier ,comme pour nos pigeons en france

Après les pigeons sont éliminés pour des causes "esthétiques" car il font trop caca et ca dérange. mais en soit ils ne nuisent pas à l'écosystème et moi ça me fait un peu bondir... encore que la méthode de régulation est assez dOuce.

Pour les perruches à collier il n'y a quasiment aucune méthode de régulation efficace (sauf le tir à vue) et tout est trop coûteux donc il n'y aura pas de régulation de suite. En plus cette espèce est aimée du grand public et les gens ne veulent pas qu'on y touche. Donc les politiques ne font rien...
Pourtant écologiquement parlant c'est un vrai désastre. En espagne ils sont forcé d'aller à l'encontre de l'opinion publique et de mettre de gros moyens puisque la perruche à collier attaque et tue des individus de grande noctule, une chauve souris déjà très menacée, et elle empêche les petits ducs scops de nicher (eux aussi menacés). sans compter qu'elle occupe tout l'espace accoustique avec son cri et que les passereaux n'arrivent plus à se faire entendre. et puis c'est un ravageur de culture. bref l'enjeu écologique est fort.

Mike2 a écrit:

Quel est le problème que tu as constaté avec les lapins ?

Il y a encore cinquante ans j'ai connu l'île au oiseaux (au centre du bassin) couverte avec qq dizaine d'arbres. Les tempêtes les ont détruits (1999, 2009 ) et n'y a pas eu de jeunes qui ont pris la relève.

Entre temps (les chasseurs ?) y ont introduit des lapins qui ne connaissent pas de prédateur. Tous les jeunes pins qui sont plantés sont attaqués et ne peuvent survivre.

On n' est pas certain que sur le moyen/long terme cette île pourra subsister sans arbre.  

Arf oui je n'imaginais pas ça... et puis pas facile d'éliminer les lapins